Résidence de Chloé Silbano du 3 mai au 22 juillet 2018.
Chloé Silbano réalise des peintures et des objets destinés à être utilisés en performances. Chaque médium a sa spécificité, et permet d’aborder sous différents angles un champs de recherches.
Elle avait commencé à travailler sur des bouteilles, notamment une dont la position particulière des doigts pour la saisir, créait alors un second goulot à la bouteille.
La seconde, ici, fait intervenir un modèle et l’artiste. Un ensemble de gestes et de manipulations fait courir le liquide bleuté de la bouteille, de la paume du modèle au bleuté des veines de son poignet, puis se prolonge jusqu’au bleuté du plis de son coude. Le dessin se fait de deux manières, soit par la ligne qui s’étale sous le doigt de l’artiste, sur la peau du modèle, soit par la pression qu’elle exerce et qui fait monter le dessin des veines sous la peau.
Le troisième objet garde le principe d’un contenant et d’un contenu. Et il vient en quelque sorte boucler la boucle :
Au départ, il y a ce récit d’une technique de chasse, où pour attraper des petits singes on met du riz dans des pots. La main repliée se faufile dans l’ouverture du goulot, mais pleine elle est reste coincée. À ne pas lâcher, l’animal se fait prendre. Le temps de la résidence aura permis la recherche de cette forme particulière à donner à cet objet d’entravement.
Mis en action, il deviendra presque un sablier. Le riz devrait s’échapper petit à petit d’entre les doigts, d’entre les mailles de l’objet, pour s’écraser sur un support au sol ; et ce, jusqu’à ce que le poing serré laisse tomber l’objet à son tour. À nouveau, le riz est rassemblé en tas, repris en main à travers l’objet, et ainsi de suite.
C’est de faire l’expérience de la liberté par la dépossession dont il est question.