Originaire d’Albanie, Astrit Greca vit et travaille en France où il a fondé une famille. Comme tous les exilés, il oublie lentement, patiemment, jour après jour, ce que fut sa culture. Il abandonne peu à peu sa langue maternelle même si ses parents résident toujours en Albanie. Plus il oublie, plus il se souvient de détails, d’instants précis. Souvent dans ses travaux, se mêlent des éléments d’ici et de là-bas. Là-bas, désignant un pays, un peuple, des us et coutumes malmenés en permanence par des occupations multiples, contradictoires, sans oublier les différentes religions, dogme aux traditions ancestrales qui établissent une identité. […] Lorsque tout vole en éclat, que toutes les croyances, toutes les connaissances s’entrechoquent, on se retrouve seul en même temps en même lieu que tout le monde, on rentre ainsi dans cette œuvre fondamentale qui consiste à construire son histoire et à tenter de rencontrer celle des autres. Œuvre humaine, quotidienne, solitaire. (Jacques Malgorn)

Le travail présenté dans Utopik town regroupe une vidéo, des peintures et une installation qui envahit l’espace de la première salle d’exposition. Pour accéder aux peintures et à la vidéo, le public est obligé de modifier l’installation de la première salle, composée de 1 500 petites maisons en bois disposées sur le sol, créant ainsi de nouveaux espaces architecturaux. Ces derniers changent à leur tour dès qu’une autre personne décide de les transformer et de créer sa propre installation, transformant ainsi l’espace d’exposition en un grand terrain de jeu architectural.