Poursuivant sa politique de Hors les murs, le Musée d’Art Contemporain de Lyon, en collaboration avec L’attrape-couleurs et Daniel Tillier présente une sélection d’oeuvres de sa collection.

Deux couverts dialoguent, installés dans les deux pièces de L’attrape-couleurs, l’un sens dessus dessous créé par Dominique Blaise (Le couvert, 1986) et l’autre par Mariuz Kruk (Sans titre, 1992) traversé par le rail du chemin de fer.

Un tableau-piège de Daniel Spoerri (Tableau-piège (restaurant Spoerri Düsseldorf), 1968) se mêle, impertinemment, au conciliabule, qui se poursuit, poétique, ou étrange, des jeux de langage de Daniel Tillier et de Lawrence Weiner, aux scénarii de George Brecht (Water Yam, 1963) et au drame vécu (Erik Dietman, 1962, 1963).

Ailleurs, les petites fictions continuent de se réinventer. Les Danseurs de Christian Lhopital nous entraînent dans leur ronde tandis que Belle, amoureuse de Carmélo Zagari, compose des figures de cirque. Une vingtaine d’oeuvres encombrent ainsi l’espace et le saturent d’images, parfois amères et parfois raisonnantes, mais toujours sensibles.

Si l’artiste s’est absenté de la chaise de Marinus Boezem (The Absence of the Artist, 1970), il est en revanche présent dans le cliché de Peter Moore montrant Beuys face au coyote ou dans la voix de basse de Jean-Claude Guillaumon (Guillaumon, Guillaumon, Guillaumon…, 1967) qui égraine cependant son propre nom, à peine perturbée par le grincement aigrelet du cheval de bois de Collin- Thiébaut (Le sujet laisse la place aux décors de sa vie, 1982).