Exposition de Jeanne Susplugas _ 12/09 – 28/10/2012
JEANNE SUSPLUGAS
12 septembre – 28 octobre 2012
Dépendance, langage du corps, habitat, tous ces thèmes se rencontrent dans le travail de Jeanne Susplugas autour de notre intimité la plus profonde. A la manière d’un chercheur, elle scrute le monde comme à travers un microscope.
Le spectateur est plongé dès son arrivée dans une boîte – boîte qui traverse les formes réalisées par l’artiste, depuis sa toute première installation intitulée La Maison malade. L’idée de maison vient croiser la notion de dépendance.
Cette image souligne le sentiment de claustration et permet à l’artiste de faire le lien entre intérieur et extérieur, limite qui est un des fils conducteurs de son travail. Nous retrouvons cette limite dans la photographie Disinfected, un verre sous plastique, comme sous blister qui fait référence à un monde aseptisé, faussement clinique, où la mention “disinfected” est gage de label de qualité, de savoir vivre, de protection face à un monde aseptisé et aliéné. Notions que l’on retrouve dans Mask où l’obsession esthétique devient source de comique et d’inquiétude. Du soin sensé nous séduire nous nous retrouvons face à une image flirtant avec l’esthétique du film d’horreur.
La série de dessins Containers nous renvoie avec cynisme à nos propres aliénations. Cette série résulte d’une collecte entamée depuis une dizaine d’années. L’artiste relève au fil de ses lectures des phrases clés qui révèlent les maux de nos sociétés. Le Lexomil devient verbe chez Frédéric Beigbeder alors que le champagne devient « l’aspirine du matin » chez Marie Darrieussecq dans un texte écrit spécialement pour l’artiste.
Telle une enseigne, l’artiste nous rappelle qu’on est tous sur le fil, sous influence, dans un monde Borderline.
A l’occasion de cette exposition, Jeanne Susplugas présente aussi son projet House to house.« House to house » est l’équivalent de l’expression française « clou à clou ». Cette « maison » est inspirée des maisons de poupées modulables qui s’ouvrent et se transforment. L’artiste s’approprie ici l’esthétique d’une boîte de transport, bien connue des artistes, pour fabriquer une maison d’une taille singulière, qui s’ouvre et se referme au grès de l’humeur. Elle se déploie en une petite cellule habitable, modulable, évolutive.
Après avoir été montrée de manière autonome, cette structure s’est changée en « caisse de transport » pour une exposition itinérante qui s’enrichit à chaque nouvelle invitation. Des invitations sur des thématiques intrinsèques à la boîte, l’enfermement, l’intime…
Lyon constitue la troisième étape après Paris (Parcours St Germain) et SaintPée sur Nivelle. Elle présente des artistes tels Olaf Breuning, Jota Castro, Béatrice Cussol, Alain Declercq, Jean-Michel Pancin, Françoise Pétrovitch et, spécialement pour cette exposition, Alain Bublex.
Après Lyon, House to house poursuivra sa route jusqu’à Alby.
Jeanne Susplugas
Née en 1974, vit àParis. Artiste de renommée internationale, son travail est représenté parla galerie Rewind(New York) et Mizuma Art gallery (Tokyo). Son travail a été montré au Museum of Contemporary Canadian Art de Toronto, au Palais de Tokyo à Paris, au Musée d’Art Moderne de Saint Etienne, au Kunst Werke à Berlin, àla Villa Medicisà Rome, à Dublin contemporary… Son travail est présent dans de nombreuses collections privées et publiques (FRAC Champagne Ardenne et Haute Normandie, FNAC, Artothèque de Lyon, Fundacio Vila Casas de Barcelone…).
En parallèle à son exposition à l’Attrape couleurs, elle participe au Festival de l’image de Vevey (Suisse).
www.susplugas.com
Commissariat artistique : Matt Coco, Raphaël Boissy et Lucja Ramotowski-Brunet