Frédérique Fleury
"Peintures, paillettes, pampilles..."
Peinture - céramique
28 octobre - 27 novembre 2004
Frédérique Fleury ou la jouissance de la peinture
Du Mexique, où elle travailla à plusieurs reprises, à la Pologne, du festival d’Art Vivant d’Almada au Portugal, en passant par Ahmedabad, capitale culturelle d’une Inde dont on ignore en Europe le visage contemporain, Frédérique Fleury aime transporter sa toile en tous lieux où le travail importe plus que le discours, l’oeuvre plus que la prose.
Frédérique Fleury ne fait rien comme tout le monde. A 25 ans, elle inaugure la galerie Donguy, à Paris, avec « Frou-frou » une installation théâtrale qui préfigure son oeuvre : généreuse et excessive. Avec la même jouissance et la même indifférence aux enjeux carriéristes, elle investit l’usine Palikao, véritable phalanstère du début des années 80 où les performers croisent des plasticiens qui revendiquent, comme elle, leur passion de la peinture, où l’Américaine Pat Hearn, s’imbibe de contreculture avant d’ouvrir sa galerie à New York.
L’artiste, elle, a choisi de s’installer à Lyon. Elle y est bien. Chez Frédérique Fleury, l’art et la vie sont indissociables. Ses oeuvres, intimement liées à son quotidien, n’ont jamais de titre mais seulement une date, celle du jour où elle les termine. Les arts décoratifs et l’art, sous-tendu par le questionnement sur sa place dans la société, sont aussi chez elle, sans cesse entremêlés. D’immenses peintures en trois dimensions à de tous petits formats, des installations éphémères aux imposantes céramiques, elle utilise tous les langages de l’expression artistique. Elle aime les paillettes, les strass, la verroterie. Elle perd le regard du spectateur dans des volutes, des zig-zags, qui sortent du champ. Sortir du cadre, au propre comme au figuré, se soustraire aux lois de la hiérarchie de l’art, voilà peut-être la clé de son oeuvre protéiforme. Du mouvement support-surface, Frédérique Fleury a hérité de l’obsession de la place de l’oeuvre dans l’espace qui lui est attribué. Pour mieux s’évader.
Marina Inglebarth