John Cornu
"Tant que les heures passent"
12 septembre - 17 octobre 2009
« Penser la forme à partir de l’usure, de la chute, de la prolifération pour proposer une sorte de scénario visuel et mental d’un romantisme contemporain. La mélancolie et le désarroi d’une carcasse d’avion ou d’un scooter brûlé sont des motifs contradictoires : ils recèlent une dimension poétique et esthétique manifeste. Fragments d’architectures déchiquetés à même le sol / châssis de tableaux érodés / néons en fin de vie ou cartes routières corrigées à l’extrême toutes ces pièces procèdent du moins, de la cécité, de la disparition.
Cette exposition propose donc un rapport au temps et aux cycles non sous l’égide du pathos mais dans une tension entre le dessaisissement du monde et son élan vital. Sous le signe du neutre, de la non couleur, d’une propagation diaphane ce trajet se veut une invitation à la rêverie. Les pièces y sont souvent déposées et le lieu d’investigation est utilisé de manière aussi discrète que manifeste. En filigrane on retrouve une esthétique insidieuse, virale et invasive dont la construction passe de l’objet à la situation. D’une certaine manière chaque geste proposé garde son autonomie tout en participant à un tout dont les limites interrogent le format de l’exposition. C’est ainsi que le dessin se déploie dans l’espace comme pour échapper à la représentation et renouer avec cette réalité juste là sous nos yeux mais aussi une réalité plus large comme le rappel cette pièce réalisée à partir de l’édition du journal Libération du 12 septembre 2001 : spectacle du quotidien, goût de la presse de tout montrer et goût du public de tout voir… »