En confrontant réalisme photographique et abstraction picturale sur de grands formats, Matthieu Weil, jeune peintre sorti de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Lyon, cherche à questionner les statuts de l’image et de la peinture. Plutôt que de livrer sa vision personnelle du monde, il tente de provoquer une faille dans la perception quotidienne du spectateur le laissant le temps d’un instant face à une image-objet qu’il ne peut définir.

Il photographie le Rhône, la Saône et le bitume pour reproduire ces images en grands formats. L’eau, les reflets, c’est aussi le miroir déformant du monde visible. A sa surface se jouent la frontière, le basculement entre le monde accessible du reflet et le monde opaque de la profondeur, et de ce qu’elle contient d’invisible. Une définition de la peinture pourrait être la même : à sa surface s’affrontent et se confondent la représentation acquise des objets en même temps que leur étrange singularité.
Matthieu Weil